A lire, à tout prix, le rapport 'pages/émotion'
est redoutable.
Je ne vais pas raconter l'histoire, d'abord il n'y en a pas vraiment
et ensuite mieux vaut le lire surtout au regard de l'épaisseur.
Je mentionnerai seulement quelques idées qui m'ont traversé
la tête en le lisant.
Le récit de l'internat, et surtout le passage sur le cordonnier
nous fait dire que nous avons bien de la chance, le passage de la
frontière hongro-autrichienne n'est pas mal non plus.
J'aime beaucoup les phrases courtes, le peu de propostions relatives,
les mots simples. Je trouve que parfois la distance aux choses est
trop grande, elle parle de ses malheurs de femme et de ses joies
de lectures ou écriture. Ecriture qui la conduira même
au plus haut. Mais il n'y a pas de prénoms, pas de description
des relations avec son mari, ses enfants. Pour le reste on a les
faits, souvent froids ; et on interprête.
Cette distance était peut-être nécessaire farouchement
dans la vie et pudiquement dans les écrits pour pouvoir ne
pas "[aller] aussi loin que l'on puisse aller, au-delà
de la grande frontière."
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