au jour le jour...  
   
 

L'ANALPHABÈTE

Agota Kristof

A lire, à tout prix, le rapport 'pages/émotion' est redoutable.

Je ne vais pas raconter l'histoire, d'abord il n'y en a pas vraiment et ensuite mieux vaut le lire surtout au regard de l'épaisseur. Je mentionnerai seulement quelques idées qui m'ont traversé la tête en le lisant.

Le récit de l'internat, et surtout le passage sur le cordonnier nous fait dire que nous avons bien de la chance, le passage de la frontière hongro-autrichienne n'est pas mal non plus.

J'aime beaucoup les phrases courtes, le peu de propostions relatives, les mots simples. Je trouve que parfois la distance aux choses est trop grande, elle parle de ses malheurs de femme et de ses joies de lectures ou écriture. Ecriture qui la conduira même au plus haut. Mais il n'y a pas de prénoms, pas de description des relations avec son mari, ses enfants. Pour le reste on a les faits, souvent froids ; et on interprête.

Cette distance était peut-être nécessaire farouchement dans la vie et pudiquement dans les écrits pour pouvoir ne pas "[aller] aussi loin que l'on puisse aller, au-delà de la grande frontière."