Bon, alors les trois premières heures
de mardi sont déjà passées (et notées
à lundi)
J'apprendrai plus tard que les mardi 13 portent malheur en Espagne,
d'ailleurs, en en parlant à midi avec d'autres enseignants,
ils avaient — bien sûr — remarqué que les
étudiants étaient plus énervés que d'habitude.
Heureusement que je ne le savais pas !

Le
bureau 219 que j'occupe est juste derrière l'angle, au second
Je me réveille sur un Bilbao tout gris, et un crachin lillois,
par contre il fait exceptionnellement doux. Je retrouve Begonya
devant son bureau. Elle m'a préparé un emploi du temps
pour mes trois jours ici, avec tous les rendez-vous que j'avais
demandé. Elle est vraiment remarquable : active, efficace
et très amicale, peut-être simplement un peu 'speed'.

Je commence dans quelques minutes avec les étudiants de
quatrième année, ils m'ont l'air bien sympathiques.
Je me lance, au début j'ai peur, puis après tout va
(de mon point de vue). Lorsque je n'arrive pas à construire
une structure de phrase, j'arrive à changer légèrement
le sens pour trouver la phrase que je sais dire. Juste une fois
je ne suis pas arrivé à retomber sur mes pieds, c'est
en cherchant une traduction de note, ça m'est revenu
depuis, je crois que c'est mark. C'est tout de même
agréable lorsque l'on peut ne penser qu'à la forme
parce que le fond est connu. Je me souviens du conseil de Daniel
: Think about the 'how', forget the 'what'. Bégonya
reste là à m'écouter, je ne sais si elle le
fait par politesse ou si elle est intéressée, au début
ça m'a fait bizarre, jamais un autre prof ne m'a vu enseigner,
puis très vite, je n'ai plus pu y penser. Il faudra quand
même que je lui demande ce qu'elle a pensé de moi...
Je me suis surpris à devoir sortir ma main de ma poche à
au moins deux reprises.

Je ne passe que 17 de mes 44 réellement rédigés
en anglais et de mes 103 potentiels. Voilà c'est passé,
finalement c'était pas si dur. J'en suis personnellement
très content (que je n'aime pas cette formulation), il faut
que je note tout de suite quelques impressions.
Après le cours, Bégonya demande à Javier de
me faire visiter le département ; il le fait très
gentiment malgré un TP qu'il a en même temps, Amaïa
vient me saluer avec lui. C'est avec elle que Mathieu a fait l'échange
il y a deux semaines, elle doit venir sur Toulouse début
février, il faudra faire attention de la recevoir au mieux,
pour être à la hauteur de leur organisation à
notre égard ici. Dans les salles de TP ils ont du matériel
plein des placards, en salle de TP réseaux il y a des routeurs
(Cisco 2500) des switchs, des contrôleur 'Fluke', des kilomètres
de fibre optique... La liste est impressionnante.
Bégonya (une seconde) qui est responsable de l'enseignement
de l'Intelligence Artificielle, passe me voir en salle 219 (où
travaillent deux étudiants type 'thésards' : Carolina
et Oscar) où l'on a mis une table et un accès internet
à ma disposition. Elle a l'air très intéressée,
nous prenons rendez-vous pour demain 11h00, juste après mon
cours.
Je récupère tous les PowerPoints que Simona et Philippe
m'ont envoyé (merci !) non sans mal car la connexion internet
est très médiocre, en fait elle est tellement lente
parfois, que l'on obtient des 'time out' des serveurs.
A 14h30 nous partons déjeuner, Javier, Amaïa et moi.

Vue
de Deusto depuis la résidence, avec le musée Guggenheim
en arrière plan
Bégonya nous rejoint ensuite et deux autres enseignants
du département informatique avec elle, l'un enseigne les
langages objets et l'autre le traitement du langage. Nous parlons
'échange' et je les invite à venir sur Toulouse. Nous
allons manger dans la résidence des étudiants où
aux toilettes, il y a du marbre jusqu'au plafond.

Ca
vaut le détour !
Au café, alors qu'Amaïa et Begonya nous ont quittés,
nous parlons du chauffeur de taxi qui s'est fait tuer hier en Espagne,
de nos élèves, du
coût des études, des contrats industriels, des
différences de cultures...
J'ai mon après midi off. J'en profite pour prendre de l'avance
sur mes slides pour demain. Je rédige, reformule, traduis
les slides 45 à 103, il m'en reste au bout du compte 74,
et je suis prêt pour demain. En fait, Javier m'avait laissé
sa clef et je ne quitte l'Université que lorsqu'une voix
dans les haut-parleurs dit quelque chose en espagnol qui semble
signifier que l'établissement sera fermé à
22h00. Il est aussi mentionné la seule porte restant ouverte...
je ne comprends rien, par chance c'était celle juste à
coté de 'mon bureau', sinon, vue la taille de l'Ecole, j'avais
pas fini de tourner. Je plie mon Mac (au sens propre) range mes
affaires et rentre sous le même crachin à mon hôtel.
Le passage devant le musée Guggenheim mérite un souvenir.

Que voici.
Une fois à l'hôtel, maintenant
que je connais les pincho (je crois que l'on ne prononce pas le
S du pluriel, je ressaierai pour voir si je suis à nouveau
repris). A ce propos, depuis ma première arrivée à
l'hôtel j'ai essayé de parler espagnol sans arrêt.
Je ne sais pas si ils ont une consigne ou si je me fais suffisamment
comprendre mais j'en tire une certaine fierté car tout le
monde me répond en espagnol. Autour de moi les autres étrangers
parlent anglais, moi je résiste. Je prends même un
malin plaisir à user du tu au lieu du usted
conventionnel. Personne n'a l'air de s'en offusquer pas même
mon 'Tu sabes lo que yo a comido' au moment de signer pour mes pincho,
décroché à la serveuse de la cafétéria.
En buvant mes bières je pense d'ailleurs à toutes
ces femmes qui viennent ici aussi jouer, boire et fumer et cela
me rappelle une dissertation de troisième.

|