au jour le jour...  
   
 

MARDI

13 Décembre 2005

Bon, alors les trois premières heures de mardi sont déjà passées (et notées à lundi)

J'apprendrai plus tard que les mardi 13 portent malheur en Espagne, d'ailleurs, en en parlant à midi avec d'autres enseignants, ils avaient — bien sûr — remarqué que les étudiants étaient plus énervés que d'habitude. Heureusement que je ne le savais pas !


Le bureau 219 que j'occupe est juste derrière l'angle, au second

Je me réveille sur un Bilbao tout gris, et un crachin lillois, par contre il fait exceptionnellement doux. Je retrouve Begonya devant son bureau. Elle m'a préparé un emploi du temps pour mes trois jours ici, avec tous les rendez-vous que j'avais demandé. Elle est vraiment remarquable : active, efficace et très amicale, peut-être simplement un peu 'speed'.

Je commence dans quelques minutes avec les étudiants de quatrième année, ils m'ont l'air bien sympathiques. Je me lance, au début j'ai peur, puis après tout va (de mon point de vue). Lorsque je n'arrive pas à construire une structure de phrase, j'arrive à changer légèrement le sens pour trouver la phrase que je sais dire. Juste une fois je ne suis pas arrivé à retomber sur mes pieds, c'est en cherchant une traduction de note, ça m'est revenu depuis, je crois que c'est mark. C'est tout de même agréable lorsque l'on peut ne penser qu'à la forme parce que le fond est connu. Je me souviens du conseil de Daniel : Think about the 'how', forget the 'what'. Bégonya reste là à m'écouter, je ne sais si elle le fait par politesse ou si elle est intéressée, au début ça m'a fait bizarre, jamais un autre prof ne m'a vu enseigner, puis très vite, je n'ai plus pu y penser. Il faudra quand même que je lui demande ce qu'elle a pensé de moi... Je me suis surpris à devoir sortir ma main de ma poche à au moins deux reprises.

Je ne passe que 17 de mes 44 réellement rédigés en anglais et de mes 103 potentiels. Voilà c'est passé, finalement c'était pas si dur. J'en suis personnellement très content (que je n'aime pas cette formulation), il faut que je note tout de suite quelques impressions.

Après le cours, Bégonya demande à Javier de me faire visiter le département ; il le fait très gentiment malgré un TP qu'il a en même temps, Amaïa vient me saluer avec lui. C'est avec elle que Mathieu a fait l'échange il y a deux semaines, elle doit venir sur Toulouse début février, il faudra faire attention de la recevoir au mieux, pour être à la hauteur de leur organisation à notre égard ici. Dans les salles de TP ils ont du matériel plein des placards, en salle de TP réseaux il y a des routeurs (Cisco 2500) des switchs, des contrôleur 'Fluke', des kilomètres de fibre optique... La liste est impressionnante.

Bégonya (une seconde) qui est responsable de l'enseignement de l'Intelligence Artificielle, passe me voir en salle 219 (où travaillent deux étudiants type 'thésards' : Carolina et Oscar) où l'on a mis une table et un accès internet à ma disposition. Elle a l'air très intéressée, nous prenons rendez-vous pour demain 11h00, juste après mon cours.

Je récupère tous les PowerPoints que Simona et Philippe m'ont envoyé (merci !) non sans mal car la connexion internet est très médiocre, en fait elle est tellement lente parfois, que l'on obtient des 'time out' des serveurs.

A 14h30 nous partons déjeuner, Javier, Amaïa et moi.


Vue de Deusto depuis la résidence, avec le musée Guggenheim en arrière plan

Bégonya nous rejoint ensuite et deux autres enseignants du département informatique avec elle, l'un enseigne les langages objets et l'autre le traitement du langage. Nous parlons 'échange' et je les invite à venir sur Toulouse. Nous allons manger dans la résidence des étudiants où aux toilettes, il y a du marbre jusqu'au plafond.


Ca vaut le détour !

Au café, alors qu'Amaïa et Begonya nous ont quittés, nous parlons du chauffeur de taxi qui s'est fait tuer hier en Espagne, de nos élèves, du coût des études, des contrats industriels, des différences de cultures...

J'ai mon après midi off. J'en profite pour prendre de l'avance sur mes slides pour demain. Je rédige, reformule, traduis les slides 45 à 103, il m'en reste au bout du compte 74, et je suis prêt pour demain. En fait, Javier m'avait laissé sa clef et je ne quitte l'Université que lorsqu'une voix dans les haut-parleurs dit quelque chose en espagnol qui semble signifier que l'établissement sera fermé à 22h00. Il est aussi mentionné la seule porte restant ouverte... je ne comprends rien, par chance c'était celle juste à coté de 'mon bureau', sinon, vue la taille de l'Ecole, j'avais pas fini de tourner. Je plie mon Mac (au sens propre) range mes affaires et rentre sous le même crachin à mon hôtel. Le passage devant le musée Guggenheim mérite un souvenir.

Que voici.

Une fois à l'hôtel, maintenant que je connais les pincho (je crois que l'on ne prononce pas le S du pluriel, je ressaierai pour voir si je suis à nouveau repris). A ce propos, depuis ma première arrivée à l'hôtel j'ai essayé de parler espagnol sans arrêt. Je ne sais pas si ils ont une consigne ou si je me fais suffisamment comprendre mais j'en tire une certaine fierté car tout le monde me répond en espagnol. Autour de moi les autres étrangers parlent anglais, moi je résiste. Je prends même un malin plaisir à user du tu au lieu du usted conventionnel. Personne n'a l'air de s'en offusquer pas même mon 'Tu sabes lo que yo a comido' au moment de signer pour mes pincho, décroché à la serveuse de la cafétéria. En buvant mes bières je pense d'ailleurs à toutes ces femmes qui viennent ici aussi jouer, boire et fumer et cela me rappelle une dissertation de troisième.